Marc-Antoine est réservé mais il n’hésite pas à l’avouer, il « revient de loin ». À 17 ans, il est la preuve vivante que le décrochage scolaire n’est pas une fatalité. Il a abandonné l’école en seconde et, comme 150 000 jeunes en France, il est sorti prématurément du système scolaire sans qualification.
Rejet du lycée
Rien ne présageait un tel rejet du lycée. Au collège, il est bon élève et sa prof principale engage ses parents à l’inscrire au lycée. « J’aimais le collège. Après la 3e, je voulais faire un bac pro en électro mais avec 14 de moyenne générale, on m’a orienté vers le lycée ». Or, le lycée, ce n’est pas son truc. Marc-Antoine n’est pas de ceux qui sont punis à répétition mais il déprime peu à peu. « Le rejet a été total, les cours me semblaient formatés. Moi, j’aime la pratique. Le lycée, c’était la boule au ventre, la souffrance au quotidien. J’ai laissé tomber ! », se souvient-il.
Ses parents l’entraînent à trouver sa voie. « Ils m’ont laissé une semaine avant de reprendre les cours. J’ai envoyé CV et lettres de motivation pour un CAP coiffure en alternance, ça m’attirait ». Un salon courriérois l’engage, « c’était super, le contact avec la clientèle me plaisait. Seul hic, la chambre des métiers refuse mon contrat, le patron ne pouvait pas suivre deux CAP en même temps ! », regrette-t-il. Les recours restent vains. Retour à la case départ.
Tout s’accélère
La mission locale de Carvin fait un « gros boulot » puis Hocine Aytedra de la Plateforme de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) le contacte car il est inscrit sur sa liste de décrocheurs. « C’était mon jour de chance », lance-t-il. Tout s’accélère. Finies les lenteurs administratives. Il dépose CV et bulletins, fait un essai au LP en électrotechnique : « Les cours et l’atelier me plaisent, les profs sont très humains, c’est ce qu’il me fallait ». La course à la réussite scolaire l’a amené à une rupture scolaire. La PSAD lui a permis d’y retourner par une formation adaptée. « L’écoute a fait la différence. On m’a fait confiance et j’ai trouvé ma voie. J’aurai le bac avec mention très bien ! », s’enthousiasme-t-il.