Oignies: «Il faut vraiment arrêter de se lâcher sur Internet»

Aujourd’hui et demain, le SIAVIC (Service intercommunal d’aide aux victimes) intervient au lycée Joliot-Curie d’Oignies. Toutes les classes seront sensibilisées aux dangers du monde numérique. Entretien avec J.-F. Masselis.

Voilà 30 ans que le SIAVIC, une association nationale basée à Roubaix, est aux côtés des victimes. Des victimes aux multiples visages. Et peu à peu, les victimes du monde numérique sont devenues légion. D’où l’idée d’intervenir dans les lycées pour prévenir de la cyber-criminalité. « C’est une sensibilisation aux dangers du numérique. Car Internet, les réseaux sociaux, ce sont de beaux outils mais pas sans danger », explique Jean-François Masselis, du SIAVIC. 

Selon lui, les fléaux, ce sont les escroqueries sur le web, mais surtout la cyber-intimidation. « Les jeunes peuvent devenir soit victime, soit harceleur, sans s’en rendre compte tout de suite. Et la plupart des victimes de cette cyber-intimidation connaissent leurs bourreaux. Pour faire mal aux gens, de toute façon, y’a rien de mieux que de les connaître. »

Et personne n’est à l’abri, la preuve en chiffres : « 15 % des personnes seront victimes d’une infraction pénale dans leur vie, mais ça monte à 65 % quand il s’agit d’une infraction numérique. Et dans ce chiffre, 62 % auront moins de 17 ans. »

La parole libérée 

Mais le but de l’association n’est pas de dire qu’Internet, c’est mal. « Au contraire. Mais on est là pour dire faites attention. Sur Internet, on ne peut pas tout se permettre, il faut arrêter de se lâcher ». 

D’ailleurs, le cyber-harcélement est un fléau dans les lycées, récemment, un conseiller d’éducation dans un collège confiait que tous ses lundis étaient dédiés à régler les problèmes qu’il y avait eus sur les réseaux sociaux le week-end précédent. « La fausse intimité derrière un écran est libératrice de réactions barbares, inadaptée, nauséabondes, insupportables… Nous, on essaye de les faire flipper, réfléchir, réagir. On veut responsabiliser pour leur donner comme un permis de conduire de bonne utilisation des médias numériques. »

Et l’agenda du SIAVIC est surchargé. « Notre objectif est de toucher 10 000 élèves dans la région par an, On est dépassé par la demande. »