Angélique n’a que 19 ans mais donne l’impression d’en être à sa deuxième vie. Scolarisée jusqu’en juin 2013 au lycée Pasteur d’Hénin-Beaumont, la jeune fille a tout plaqué à la suite de difficultés familiales. « Un jour j’ai pris mon sac, direction la Drôme où mon frère habitait. Il m’a hébergée dans un premier temps et j’ai commencé par faire les vendanges, puis quelques contrats dans la restauration. J’avais un loyer de 400 euros que je ne pouvais plus assumer. »
Six mois de petits boulots, de galères, et de non-scolarisation. Contrainte de revenir en début d’année dans le bassin minier, elle est contactée par la plate-forme de décrochage scolaire oigninoise. C’est à ce moment qu’elle entend parler de l’EPIDE, un établissement public d’insertion avec des règles de disciplines très strictes : marche au pas et port de l’uniforme obligatoire (lire encadré ci-dessous). Pas de quoi effrayer la jeune fille qui, au terme d’un parcours chaotique, avait besoin d’un cadre : « Je voulais un endroit structuré, avec de la discipline et un contrat : ici, par exemple, au bout de trois notes d’observation, on passe en conseil de discipline. Depuis mon arrivée à l’EPIDE, j’ai pu définir un projet professionnel : je vais suivre une formation en médico-social pendant huit mois à partir de septembre. D’ici là, je cherche un stage. J’attends une réponse de l’IME Meilliez d’Hénin-Beaumont. »
Alexandre, lui, a déserté l’école avant de passer son CAP en métallurgie. Un peu perdu, il a tenté de trouver du boulot « vite fait. Quand on m’a parlé de l’EPIDE, je me suis dit que ça pourrait me convenir. Ici, personne n’est rejeté comme ça peut être le cas au lycée. On se parle tous. Le fait qu’on ait tous le même uniforme joue beaucoup ». Alexandre prend des cours de code. Il veut passer son permis pour pouvoir bosser dans l’entreprise de BTP avec son frère. En revanche, la structure et sa discipline rigoureuse ne conviennent pas à tout le monde. « Dans notre section, on était trente au départ, et on n’est plus que dix-huit aujourd’hui, expliquent les deux jeunes. Ce n’est pas la prison. Chacun est libre de partir après un essai si ça ne lui convient pas. »
La plate-forme reconduite à Joliot-Curie
Le lycée Joliot-Curie d’Oignies héberge l’une des seize plates-formes de lutte contre le décrochage scolaire de la région. Son objectif : repérer les jeunes en situation de décrochage, les aider à identifier toutes les solutions d’insertion et de formation au niveau local. «
Par décrochage scolaire, il faut comprendre à la fois les élèves de 16
On recense quelque 1
Contact plate-forme de suivi et d’appui des décrocheurs :